Le Maroc Face à l’IRA: Une Nouvelle Dynamique pour les Relations Maroco-Américaines en 2024?

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Alors que l’Inflation Reduction Act (IRA) de 2022 fait des vagues à travers le monde, les industriels marocains expriment leur préoccupation quant à l’avenir de leurs exportations vers les États-Unis. Cette loi, historique par son ampleur et son engagement en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, représente un tournant pour l’économie mondiale. Mais quelle sera son incidence sur les relations économiques séculaires entre le Maroc et les États-Unis, notamment dans le contexte des échanges commerciaux valorisés à plusieurs milliards de dollars?

La Loi Américaine IRA: Un Pari de 400 Milliards de Dollars sur l’Avenir

Adoptée en été 2022, l’IRA prévoit un financement de près de 400 milliards de dollars pour soutenir la transition des États-Unis vers une économie plus verte, avec l’objectif ambitieux de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 50% d’ici 2030. Cette initiative législative, l’une des plus importantes à ce jour en matière de protection de l’environnement, met en avant des incitations financières pour les consommateurs et les entreprises américaines, favorisant l’achat de véhicules électriques et l’investissement dans les énergies renouvelables.

Impact Potentiel sur les Exportations Marocaines

Le Maroc, dont les exportations vers les États-Unis ont atteint environ 5 milliards de dollars en 2019, avant la pandémie, voit dans l’IRA à la fois un défi et une opportunité. Les subventions alléchantes et les crédits d’impôt proposés par l’IRA pourraient inciter les entreprises américaines à privilégier les fournisseurs locaux, posant ainsi un risque pour les exportateurs marocains, notamment dans les secteurs clés tels que l’automobile électrique, l’hydrogène vert, et les batteries.

Une Alliance Commerciale de Longue Date

L’accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les États-Unis, en vigueur depuis janvier 2006, a joué un rôle crucial dans l’augmentation des échanges commerciaux, qui ont grimpé de 925 millions de dollars en 2005 à 5 milliards de dollars en 2019, marquant ainsi une croissance de plus de 500%. Ce partenariat économique solide est aujourd’hui à un carrefour, nécessitant une adaptation stratégique pour intégrer les nouvelles réalités du marché induites par l’IRA.

Les Ambitions Marocaines à l’Ère de l’IRA

Face à ces nouveaux défis, le Maroc ne ménage pas ses efforts pour consolider sa position en tant que leader africain dans les secteurs de pointe, notamment celui de l’hydrogène vert. Le gouvernement marocain a lancé l’Offre Maroc pour l’hydrogène vert, soulignant son engagement à attirer des investissements étrangers substantiels. Avec des initiatives telles que la production de pièces pour Tesla et l’annonce par LG Chem de son intention de faire du Maroc une base pour la production de matériaux cathodiques LFP, le Maroc se positionne stratégiquement pour répondre aux exigences de l’IRA tout en visant le marché nord-américain.

Conclusion

Alors que 2024 approche, le Maroc se prépare à naviguer dans les eaux changeantes des relations commerciales internationales, avec l’IRA comme catalyseur potentiel de changement. Les efforts du royaume pour s’aligner sur les objectifs environnementaux et économiques de l’IRA reflètent sa capacité à s’adapter aux dynamiques mondiales, tout en cherchant à préserver et à enrichir son partenariat de longue date avec les États-Unis. L’avenir des échanges Maroco-Américains dépendra de la capacité des deux nations à trouver un terrain d’entente dans ce nouveau contexte mondial.

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